dimanche 30 septembre 2012

Petit Intermède


Mes pauvres enfants, comme la vie est dure. "Kimi wa Petto" n'est pas aussi mauvais que je l'aurais souhaité et je ne sais si je dois ou non poster ma chronique à son sujet. En attendant, j'ai décidé tout de même de vous donner de quoi patienter et vous divertir.

Je vous offre, gorgée d'amour et de bienveillance, un texte fait de "mais", de répétitions et de contresens. Un texte d'une logique douteuse et truffé de tout ce qu'un auteur bien pensant aurait honte de formuler. Je vous offre un texte si proche des oeuvres qui l'ont inspirées que je ne peux le qualifier de parodique. Je vous offre un cousin du shôjo (par alliance).

Car oui, sautant sur cette parenté à pieds - chaussés de mules japonaises - joints, je vous offre ma contribution à la littérature à l'eau de rose, et autres "Aventures&Passions". Bonne lecture :


- Envoûtés par la passion du désert d’Irlande -


La lune était haute, mais Eribellina Smyton n’en avait cure. Elle songeait qu’elle devait s’éloigner au plus vite de Pembervelin House au risque de succomber à l’attrait de son délicieux propriétaire…
Oh non ! Ça, jamais ! C’était impensable ! Elle détestait Lord Davrell de Darksmexfield Tanaka McKillmore El Nabi Von Stöppel ! Il était l’arrogance en personne ! Pensait-il que sa beauté et sa richesse l’autorisaient à la traiter comme il l’avait fait ? Que sous prétexte qu’il était petit-fils de cheikh, et descendant des plus grandes lignées d’Europe et d’Asie, il pouvait tout se permettre ?
Il avait osé lui faire cette proposition affreuse ! Il avait osé menacer de dévoiler son secret à la face du monde si elle refusait de le suivre ! Rien que d’y penser, et elle sentait la rage ébranler tout son être. Mais c’était une femme forte, une femme de caractère, fière et intelligente. Elle ne cèderait pas !
Elle s’assit à sa coiffeuse et commença à lisser ses magnifiques cheveux blonds aux reflets auburn. Quand elle eut fini, elle observa les anglaises qui encadraient son visage avec douceur et lui donnaient un air farouche. Elle n’était qu’une pauvre et insignifiante femme de ménage. Pourquoi s’était-il intéressé à elle ?
- Vous êtes superbe, cara mia

            Lord Davrell se tenait derrière elle, sa haute et puissante silhouette se découpant dans l’encadrement de la porte. Son visage reflétait une sincérité touchante et ses yeux d’un vert émeraude, plus beaux que tous les joyaux du monde, brûlaient de passion. Sa voix chaude et vibrante fit frissonner Eribellina comme s’il venait de glisser sa main sur ses hanches.
Captivée par sa présence magnétique, son physique de dieu grec et son sourire ravageur qui mettait parfaitement en valeur la sensualité de ses lèvres, Eribellina commença à bafouiller quelques mots insensés.
- Les huîtres… chameau… accordéon…
- Vous tremblez, gaol mo chridhe, vous ferais-je peur ?
Il avança vers elle avec une grâce indolente. Il était si proche qu’elle pouvait sentir la suave et subtile fragrance de nuoc-mâm qui émanait de lui.
Tout en cet homme si sûr de lui exprimait l’assurance, le sex-appeal, et l’autorité. Mais s’il était beau et possédait une réputation d’amant expérimenté, elle le savait froid, cruel et impitoyable.
 Elle ne devait pas succomber à sa présence envoûtante qui lui faisait tourner la tête, réveillant en elle des désirs aussi dangereux qu’inconnus. Elle ne devait pas céder à l’envie irraisonnée de plonger ses doigts dans sa sombre chevelure pour s’assurer qu’elle était aussi soyeuse qu’elle le paraissait.
Elle se mordit les lèvres, donnant un éclat rouge à sa bouche pareille à des quartiers de tomates bien fraîches.

Les yeux brillant comme des diamants du Poitou, Lord Davrell la fixait, le visage impénétrable. Elle était belle. Plus belle que toutes les autres, encore que d’une façon différente. Il admirait ses longues jambes galbées, sa peau claire, et ses yeux d’un bleu vif qui étaient les plus beaux qu’il ait jamais vus.
Que lui avait donc fait cette femme pour qu’il ait autant envie d’elle ? Elle était si différente des autres. Toutes les femmes qu’il avait connues jusqu’alors ne pensaient qu’à son or et à son physique, car il était incapable de varier son cercle de relations pour en rencontrer d’autres. Certes, Eribellina aussi pensait à son or et à son physique, mais… ce n’était pas pareil. Et elle était la première à se refuser. Ou plus exactement, à lui dire « Non » tout en lui tendant ses bras délicats. Il recula de quelques pas, s’assit dans le fauteuil avec une nonchalance irrésistible et entreprit de se limer les ongles.

Cela allait trop loin. Tout son être irradiait d’une telle sensualité qu’Eribellina tressaillit. Son corps la trahissait, les pointes de ses seins s’étaient dressées en le voyant faire et la fine robe de nuit en soie du Pérou qu’elle avait enfilée ne faisait rien pour dissimuler ce détail.
Il lui adressa un sourire narquois et indiqua le grand lit à baldaquins depuis sa lime.
- Je vois que l’on a oublié de vous fournir une couverture. Vous risquez de prendre froid. Voulez-vous que je vous serve de couverture pour cette nuit, habiba ?
            Ce fut comme un choc pour elle. Elle se rappela soudain combien cet homme ne considérait les femmes que comme des marionnettes entre ses doigts. Elles étaient des conquêtes dont il n’avait cure ! Elle n’avait aucune envie de lui succomber et était bien trop intelligente pour cela !
            Mais qui pourrait résister à l’appel de ses beaux yeux qui rappelaient les plus touffues forêts d’Auvergne ? Elle le haïssait. Elle voulut lui crier « Allez-vous en !! » mais murmura dans un gémissement d’extase :
- Lord Davrell…
- Appelez-moi par mon prénom.
- Rafaello…
            Comment ne pas s’offrir à cette voix si profonde et troublante, à ces épaules larges et musclées, à ce torse puissant et redoutable ?
De sa puissante stature se dégageait une virilité primitive, Lord Davrell était telle une bête sauvage qu’il valait mieux ne pas approcher. Il était plus qu’un bel homme, il était la perfection masculine incarnée. Et il était dangereux. Si Eribellina lui cédait, elle perdrait tout, et pour quoi ? Pour une nuit d’extase ? Cela n’en valait pas la peine. Et que penserait-il d’elle ?
 Mais elle aurait tout fait à cet instant pour qu’il la couvre de caresses enfiévrées. Elle passa sa langue sur ses lèvres sèches, ne parvenant plus à détourner son regard de ses pupilles noires et dilatées, et s’écria tout bas :
- Oh oui, viens…

La suite sur réclamation au prochain intermède...