mardi 22 mai 2012

Comment sont-ils arrivés ici ?



Mes chers lecteurs d’amour en sucre de canne, qui égaye les mojitos et le poulet coco, non je ne suis pas encore trépassée, et non, point ne vous ai oubliés.

Mais vous savez ce que c’est quand on est vieux et retraités, on est débordés. Entre les canards que je dois nourrir dans les parcs et les vendeuses des petites boutiques de quartier que je me dois de monopoliser, les bébés dans les bus auxquels je me dois de sourire bêtement car ma surdité m’empêche d’entendre leurs vagissements inhumains, je n’ai plus une minute à moi.

Je n’oublie pas pour autant ce blog, en ce moment je prends d’ailleurs très à cœur de répondre à une question posée dans courrier et qui traite d’un type de shôjo en particulier. J’ai en effet tenu, avec toute la force de mon dévouement, à me documenter le plus possible avant de répondre, ce qui me prend beaucoup de temps.

Mais me revoici tout de même en attendant. Et pour fêter ça, je vais créer aujourd’hui une nouvelle rubrique et me pencher sur une tâche ardue mais prompte elle aussi à faire sourire : répondre aux requêtes Google qui mènent des âmes égarées sur ce blog. Car oui, il semble (et j'en fus la première étonnée) que des gens arrivent ici "par hasard"...

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Amoureux des oxymores, ou utopistes aussi frais et innocents qu’une bouteille d’eau dans Ao Haru Ride, je crains que votre recherche soit aussi vaine que si vous recherchiez un shônen ayant pour sujet la confection de napperons, et où les héros s’affronteraient donc pour être le meilleur napperonnier, à coup de techniques du crochet japonais secrètes (mises au point au 17e siècle via la venue de dentellières hollandaises) et de chemin de table en fibre ultra résistante en bambou. Encore que, si ça se trouve, ça existe… 

Je ne vous empêcherai pas de continuer à chercher, mais ce lieu n’est définitivement pas celui qui encouragera votre foi…



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Et pas qu'une fois :

Je ne sais si c’est un fait que vous vouliez confier à Google, si ce sont les paroles du dernier hit de Lâam, un extrait d’un livre que vous tentez vainement de retrouver ou une recherche pratique, via google, pour savoir comment s’offrir efficacement à « dieu » :

En tous les cas, je vous rappelle que les voies du seigneur sont impénétrables et qu’ainsi, que vous fassiez vos prières ou non, que vous soyez croyants ou non, ni vous ni vos amis ou votre famille n’échapperez au cancer, aux accidents de la route, aux retombées de Fukushima… bref ! Pourquoi ne pas plutôt voir modeste, certes, j’en conviens, mais aussi plus rapide et sûr ?
En l’échange d’offrandes sous forme de nourriture ou d’argent, offrez-vous à ma divine parole qui vous apportera repos et paix après vos dures journées de labeur, et vous fera relativiser votre quotidien une fois comparé à celui du monde des shôjos.

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Un excellent cadeau à offrir à ses enfants pour encourager leurs mœurs naturelles. Ici vous ne trouverez hélas que des shôjos en kit. Mais on sait combien un bon shôjo peut être efficace en matière de peines et tortures, à bons sadiques, salut !

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Désolée, il n’y a pas encore de chronique sur Arakure qui pourra pleinement vous dég… vous donner envie de lire les aventures d’une petite fille de yakuza et de son garde du corps grand-beau-mystérieux et amoureusement dévoué (attention, on tape dans une série relativement récente, d’où cette étonnante originalité dans le thème).
Mais que je vous prévienne : la série n’est pas terminée en France et ne le sera sans doute jamais. Elle est terminée et disponible en anglais sur certains websites infâmes qui proposent gratuitement des ouvrages que vous devriez acheter, chenapans.

Pour ceux qui me répondront  que si la série n’est pas disponible à l’achat en français, ce n’est quand même pas de leur faute et que c’est une bonne excuse pour lire des scans, la réponse est pourtant simple : assumez un peu vos orientations et mettez-vous au japonais, allons, quoi de plus évident ? L’idéal étant d'ailleurs de combiner avec l'apprentissage du coréen et du chinois. Et  duvietnamien tiens, y'a de bon truc en vietnamien. Voilà. C'est tout bête.
Cela vous permettra en plus de donner la seule et unique réponse véritable au questionnaire pour entrer à l’INALCO :
« Je souhaite apprendre le japonais à cause des mangas et des animés  à cause de mon intégrité et de mon grand sens moral. »
(La réponse "pour pécho de la Japonaise, bitch ou pas" n'étant pas tout à fait exacte car vous savez que c'est possible sans parler japonais).

Bref, lisez du shôjo en toute légalité ou assumez vos couilles en latex bas de gamme et changez de lectures, car oui, la lecture du shôjo, que vous prenez de haut avec vos yeux occidentaux pétris de préjugés, ça se mérite, ça se gagne à la sueur de vos neurones ! Et si vous n’êtes pas prêts à cela, c’est que vous n’êtes pas dignes. Carrément.
Et ne vous croyez pas méritants, vous êtes impressionnants, mais vous n’êtes pas encore une héroïne de shôjo. 
Si vous n’êtes pas prêts à en chier vos boyaux comme un cœliaque qui sort du Mac Do, vous ne serez jamais méritants. Car je vous préviens, ce sera l'enfer. On vous pointait du doigt quand vous ne vous mettiez pas à la langue de vos lectures préférées, eh bien maintenant on vous pointera du doigt parce que vous le faites.

Je sais bien qu’on ne vous a jamais demandé pourquoi vous vouliez vous mettre à l’espagnol, l’italien ou, pire, à l’allemand (alors qu’on devrait). Et que vous ne comprenez pas, faibles occidentaux égocentriques que vous êtes, pourquoi vous êtes ainsi fustigés par autant de monde (que les fustigeurs soient pro ou anti) quand vous osez approcher la culture nippone. Mais soyez forts. Vous n'êtes même pas encore confrontés à l'avis des Japonais, vous n'avez pas encore mis l'orteil hors de votre terre francophone, mais soyez forts.

Vous entrez dans un monde que même Lovecraft n’aurait pu décrire, où les règles, les limites, les logiques, sont bouleversées dans le plus non-euclidien des chaos. Vous entrez dans un monde impitoyable où ceux qui se battent pour qu’on cesse de dénigrer leurs goûts et de les mépriser, battent et méprisent ceux qui font comme eux mais qui euh… ne le font pas pareil. Et qui sont arrivés après eux. Sales petits arrivistes que vous êtes qui n'étiez pas nés dans les années 70-80.

Vous entrez dans un terrain de luttes incessantes, où vous n’aurez que des échos de bribes d’informations qui vous aideront à survivre (monnayant un tarif raisonnable, je peux vous en donner certaines, mais les comprendrez-vous seulement ?)

Et si vous n’avez pas vécu comme moi au moins trois guerres, dont deux mondiales, vous n’avez aucune idée ce que vous allez affronter. Vous trouviez la « culture japonaise » étrange et attachante dans son aura exotique et son autre humanité ? Préparez-vous à affronter plus étrange encore et bien plus inflexible : la culture de ceux qui y trempent leurs humbles pieds et veillent à ce que son onde ne soit point souillée par les vôtres.

Il n’existe pas de nom pour ces gens, car aucun mot, aucune expression alambiquée et à rallonge (pas même en allemand) ne peut leur correspondre. Et la folie me gagne alors que je tente de vous expliquer ce qu’ils sont. Ils vont venir. Pour moi. Ils vont venir. Je dois me taire… cesser…

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Il s’agit de l’escalier de Penrose : avec lequel a largement joué Escher. Il s’agit plus ou moins d’une invention de génie pour tout sadique qui souhaiterait écrire un shôjo et transcender les règles dugenre.

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 Je ne peux que vous conseiller de vous mettre au shôjo et de, pourquoi pas, découvrir Haou Airen.

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Je ne plaisante pas :

 Je ne sais pas exactement ce que vous recherchez (c’est si vaste comme demande), ni comment vous avez atterri ici avec une requête pareille, mais après « je m’offre à dieu », plus rien ne m’étonne. Des têtes baissée de masochistes sous l’emprise d’un sadique, vous en trouverez dans l’excellent  Haou Airen (encore lui). Bonne lecture !

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Je ne sais si votre fille/copine est tombée dans les escaliers et que la manière la plus efficace de lui venir en aide vous parait être de faire une recherche Google, ou si c’est une histoire que vous tentez de retrouver (« Ah mais si tu sais, c’est une fille et à un moment elle tombe dans les escaliers ») mais pour ce dernier cas, je crains que vous ne deviez éplucher tous les shôjos disponibles à la vente pour retrouver l’histoire…
 Même réponse pour les 2 personnes qui ont tapé « Mangas de beau mec torse nu » : 

Je ne peux que vous recommander la lecture de shôjos, et plus particulièrement des yaoi. 

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Encore une fois, je ne sais si c’est un constat pour le plaisir ou une citation que vous tentez de retrouver. Je ne sais pas comment vous vous êtes retrouvés ici cependant et je ne sais quoi vous répondre à part : continuez.

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car vous êtes quelqu'un de bon goût :
Et je vous répondrai :  Haou Airen (toujours lui).


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Je ne sais pas si ce qui m’effraie le plus est le risque que vous preniez les conseils de mon kit au premier degré (ce qui est déjà arrivé), ou le fait que vous cherchiez à écrire un shôjo ou, pire, que vous demandiez à Google comment faire.
Et je ne veux pas savoir à quelles fins vous agissez…Mais je ne m’inquiète pas pour vous. Vous réussirez. Et on vous prendra même pour un vrai scénariste. Ou pire, un créatif.

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Là encore, je ne sais pas si vous demandiez réellement à Google ses conseils pour gérer la rancune de votre amie, ou votre propre rancune à son égard. Ou si vous cherchiez comment doser une bonne rancune d’amie (« bon, je lui en veux à mort à cette teupu j’ai trop le seum MAIS c’est mon amie ! Alors c’est quel type de rancune que je dois avoir ? »).
Il semble que pas un seul instant vous ne vous soyez dit que si rancune tenace il y a, sans doute que le terme « amie » a été surévalué.

Vous êtes alors une bonne héroïne de shôjo, bienvenue ! Si l’on écoute la sagesse ancestrale du shôjo, la seule façon de gérer la rancune d’une amie est de la laisser vous faire subir les pires outrages. Et n’oubliez pas de la remercier ensuite. En général, ça ne règle rien mais vous deviendrez méritante.

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Encore une fois, je ne sais pas exactement comment cette requête a pu vous orienter vers ce blog. Je ne sais pas si vous posiez véritablement une question ou non. Mais faisons comme si c’était une requête.
Je crains que la réponse à cette question, dans la plupart des cas, soit oui :
J’ai fait passer la console et l’ordinateur avant mon mari. Et il m’a quittée. En effet, le fait que j’aie préféré terminer ma partie de Fallout avant de venir le secourir lorsqu’il a fait son infarctus lui aura été fatal.

Mais mon cas est peut-être particulier. Si vous parlez simplement de « quitter » sans évoquer de tragique disparition, la réponse demeure sans doute encore oui, pour d'obscures raisons que je ne m'explique pas. Il n’y a pas réellement de solution à moins d’épouser une gameuse (si possible, prenez une coréenne. Mon mari coréen a été le seul véritablement compréhensif.)
Cependant, ATTENTION : il est probable qu’elle-même s’ennuie de vous et finisse par vous préférer un amour virtuel vécu en rpq sur msn, wow ou aion.

Et maintenant, je retourne jouer à Diablo... écrire une chronique.